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Derrière la porte | Amandine* préfère les hommes d’expérience

La Presse vous propose chaque semaine un témoignage qui vise à illustrer ce qui se passe réellement derrière la porte de la chambre à coucher, dans l’intimité, loin, bien loin des statistiques et des normes. Aujourd’hui : Amandine*, fin quarantaine


Elle a un amoureux plus âgé. Et Amandine* « adore » ça. Ce n’est pas grand-chose – une petite dizaine d’années –, mais c’est juste assez pour tout changer. Explications.

C’est une amie, qui a témoigné ici dernièrement (on ne vous dira pas qui !), qui l’a mise au défi de se raconter à son tour. Pour cause : son histoire est « originale et banale tout à la fois », comme elle dit, mais aussi touchante et inspirante.

« Moi, je dirais à tout le monde : trouvez-vous un homme plus âgé ! », déclare d’emblée notre joyeuse interlocutrice, fin quarantaine, rencontrée le mois dernier, dans un petit café en banlieue de Montréal. Elle a un nouvel amoureux – la soixantaine sonnée, donc – depuis cinq ans maintenant, et elle ne le regrette pas.

« Au lit ? J’adore ça, et j’ai tout de suite aimé ça ! C’est comme s’il avait moins besoin de se prouver ! C’est rassurant. Et il a de l’expérience ! […] Or celui qui sent qu’il n’a pas à se prouver est celui qui se prouve le plus… », ajoute-t-elle, l’air entendu.

Avant d’y venir, il faut savoir qu’Amandine a découvert la sexualité avec le premier « grand amour » de sa vie, à la fin de l’adolescence, et les hormones dans le tapis. L’histoire, intense quoique à distance, dure quatre ans. « Quand on se voit une fois tous les trois ou quatre mois, c’est sûr que c’est super intense, se souvient-elle. C’était la folie : n’importe où, n’importe quand, c’en était fatigant ! Deux semaines, c’était bien correct, après j’avais trois mois pour me reposer ! », rit-elle. Se reposer, et écrire des lettres enflammées, car c’était l’époque pré-réseaux sociaux, faut-il le rappeler.

Mi-vingtaine, Amandine met un terme à cette histoire passionnelle (« je suis épuisée de ce jeune homme et des montagnes russes ») et rencontre le père de ses enfants, avec qui elle passe 10 ans. Cette fois, l’énergie est tout autre. Au lit, c’est « greige », résume Amandine. Greige ? « Gris beige ! Non, pas terrible, rajoute-t-elle en hochant la tête, très très routinier et plate. »

Le calme fait un temps, jusqu’au jour où Amandine en a assez : « J’ai réalisé qu’il fallait que je me sorte de là », poursuit-elle.

Ce n’est pas ce que je voulais de ma vie. Ça s’enlignait pour être greige pour toujours !

Amandine, fin quarantaine

Elle se retrouve donc célibataire vers la mi-trentaine, et le reste 10 autres années. Dix ans de célibat ? « J’ai eu des aventures par-ci par-là, précise-t-elle, mais je suis restée célibataire par choix. » Ses quelques fréquentations ne sont visiblement pas mémorables : « Des hommes qui ont besoin de se prouver, qui cherchent leur ex, ou pour qui ça prend une femme. » Très peu pour elle : « Vaut mieux être pas accompagnée que mal accompagnée ! » Et si elle doit se retrouver « accompagnée », réalise-t-elle, elle veut que ce soit fort, puissant, oui, « intense », devine-t-on, comme au temps de son tout premier amoureux. « Je veux attendre de rencontrer quelqu’un qui va me donner le même feeling que ce premier amour à distance, ambitionne-t-elle, je veux cette attirance, tu sais, pour quelqu’un de spécial et de différent ! »

Mais ça l’avait épuisée, à l’époque, non ? « Oui, concède ici Amandine, les gars intenses, c’est épuisant. Mais on ne s’ennuie jamais ! Et je me demandais si je pouvais retrouver ça… Et je l’ai retrouvé ! »

Amandine a 45 ans quand, tout à fait par hasard, elle fait la rencontre de ce quelqu’un de différent, en repérant d’abord… ses cuisses ! « On est devenus amis, se souvient-elle, il irradiait quelque chose de différent. Le voilà ! Il est différent, il est beau, très beau, grand, fort, oui, plus vieux, mais il n’a pas l’air de son âge ! »

L’aventure, au début, est purement sexuelle. « Et j’ai retrouvé l’espèce d’impulsivité et la grosse testostérone de mon jeune homme, s’émerveille-t-elle. Moi qui suis toujours calme, devant ce bâton de dynamite là, extrêmement extraverti, quand on dit que les contraires s’attirent, c’est exactement ça ! »

Il y avait une attirance. Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse, à part la vivre ?

Amandine, fin quarantaine

Et dès leurs premières fois, monsieur la séduit. « Moi, j’aime ça viril, il ne se gêne pas, il ne demande pas la permission, ça complète bien le personnage : impulsif, c’est le mot qui lui convient le mieux. » Mais attention, monsieur est à l’écoute également : « Il ne demande pas la permission, mais il me demande toujours ce que j’aime, C’est merveilleux, et c’est un art, être viril, en plein contrôle, sans que je me sente soumise. »

Un exemple ? C’est le genre d’homme assez costaud pour la prendre par-dessus l’épaule, pour l’amener tout de go dans la chambre à coucher. Vous voyez le portrait. « Mais ça ne m’a jamais traumatisée, précise-t-elle. Puis, on en reparle. Il est très fort sur la communication ! Il veut que j’aime ça ! »

Et selon elle, tout cela revient à l’âge de monsieur : « C’est l’assurance, avance-t-elle. Il a déjà été un peu brusque, mais il est protecteur, et capable d’être tendre, de pleurer. C’est une grosse boule d’émotion, un cocktail d’homme viril et tendre. »

Elle ne tarit pas d’éloges : « Trouvez-vous toutes un homme plus vieux, répète-t-elle. Pour lui, je suis comme une princesse. Je suis belle. Il trouve ma peau douce. Qui ne veut pas se faire traiter comme ça ? Mais il est aussi mature, avec une expérience de vie, c’est tellement rassurant ! »

À noter que son Roméo n’est pas non plus un « sugar daddy », précise-t-elle. Amandine a sa vie, ses enfants, son boulot. « Mais au lit, il n’est pas dans un concours, il se connaît, il a connu plusieurs femmes. »

Elle ne l’aurait pas non plus choisi pour élever ses enfants. Beaucoup trop impulsif à ses yeux. « Mais l’homme impulsif de 60 ans est plus le fun que l’homme impulsif de 22, précise-t-elle. Il est beaucoup moins dangereux ! Ses champignons magiques, il les a déjà pris, sa ride de moto à 200 km/h, elle est déjà faite, il s’est assagi, mais son caractère est là quand même ! Et au lit, il ne bombe pas le chest ! On n’est plus là ! C’est tellement autre chose… »

À la voir rayonner, ça n’a pas l’air désagréable. « Il prend son temps ! » Et pas juste au lit, d’ailleurs. « Ça commence le matin, avec toutes sortes de petits gestes affectueux, il cultive ça, comme s’il comprenait l’importance de ça pour moi. Ce n’est pas juste : bing bang ! Mais il me fait toutes sortes de becs et de caresses pour me garder allumée… » De toute évidence, elle l’est.

* Prénom fictif, pour protéger son anonymat



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Auteur : Silvia Galipeau

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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