Le Brussels Porn Film Festival casse les codes du porno et réinvente nos imaginaires pornographiques – RTBF Actus

Le Brussels Porn Film Festival casse les codes du porno et réinvente nos imaginaires pornographiques – RTBF Actus

Pour refléter la diversité des fantasmes, des plaisirs et des pratiques sexuelles, la sélection de Nour et de son équipe se veut variée. Certains films sont plutôt fantastiques, humoristiques, voire absurdes. « Le public a besoin de sortir du réel. Le fantastique permet de représenter différemment nos identités et de parler des fantasmes d’une manière moins frontale. D’autres films sont aussi totalement what the fuck, kitsch pour affirmer cette volonté de sortir de nos normes, de nos schémas classiques.« 

Parallèlement, l’équipe organisatrice chercher aussi à sortir des scénarios superficiels du porno (« Bonjour, c’est le plombier ! ») et tendre vers une forme de réalisme. « On a des films très proches du réel. On va voir des poils, des vergetures, des corps gros, des corps non normés, des corps racisés, des corps qui sont moins valorisés dans le porno mainstream. On va laisser aussi des extraits des coulisses ou des moments qui sont coupés au montage d’habitude comme les maladresses, les ratés ou les rires. C’est pour démystifier le sexe, nous décomplexer. Le cul, ce n’est pas toujours incroyable ou au top de la performance.« 

>> A voir : la deuxième édition de Brussels Porn Film Festival (BX1)

Mais tous ces films ont un point commun : ils ont été produits dans des conditions éthiques. En cela, le Brussels Porn Film Festival – au même titre que son adelphe le SNAP !, le festival sur le vécu des TDS – se revendique profondément politique. « Nous avons une vision féministe, queer et décoloniale. Nous luttons contre la culture du viol. Nous cherchons à créer un espace communautaire pour se rassembler et discuter collectivement de ces thématiques. Puis, j’ai rarement vu autant de diversité dans un festival de cinéma. Ces films mettent en scène des corps que je n’avais jamais vus érotisés. Pour ceux et celles qui ont été invisibilisés ou hypersexualisés, le porno peut ainsi devenir un espace de soin, de reconstruction, de réparation, de réappropriation de leur corps.« 

Finalement, ce festival bruxellois parle autant de sexe que de désir et d’amour. « C’est un festival bénévole. Personne n’est payé. C’est beaucoup de pression à gérer. Mais je pense qu’il tient grâce à l’amour que tout le monde se porte. L’amour du cinéma. L’amour du porno. L’amour du cul. L’amour entre nous. Et l’amour qui va transpirer à travers l’écran. C’est grave une question d’amour et de tendresse.« 

Auteur : rtbf.info@rtbf.be (Maxime Maillet)

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