Sodomie : conseils et astuces pour une première fois sans douleur
S’il existe encore beaucoup d’idées reçues à propos de la sodomie, les chiffres de la sexualité en France montrent que le sexe anal se banalise. Ce serait chez les jeunes que sa progression serait la plus flagrante. Alors que faut-il savoir sur cette pratique ? Des préliminaires de base, indispensables à toute initiation, jusqu’aux multiples positions du « Kâma sutra anal », on vous dit tout sur la sodomie.
Définition : qu’est-ce que la sodomie ?
C’est un coït anal, c’est-à-dire un acte d’union sexuelle par l’anus. En ce sens, nous parlerons davantage de la pénétration d’un pénis que de celle d’un gode ou d’un doigt, mais nous ne laisserons pas ces derniers de côté et nous allons voir qu’ils peuvent être des alliés de choix pour préparer le terrain. Trop souvent associée aux rapports homosexuels, la sodomie peut se pratiquer entre tous les partenaires (car tout le monde a un anus si je ne m’abuse).
Est-ce que la pénétration anale fait mal ?
Cela dépend bien sûr de la taille du sexe des partenaires, ainsi que du vécu de chacun mais dans la plupart des cas, l’anus étant plus serré que le vagin, la sodomie fait un peu mal au début. Sans une préparation préalable, cela peut carrément provoquer une très vive douleur aussi bien physique que psychologique, comme le relate caustiquement l’humoriste Blanche Gardin.
Les premières fois, il convient donc de bien se préparer et de prendre son temps. La pratique pourra néanmoins procurer beaucoup de plaisir, car la zone de l’anus est très sensible et donc potentiellement source de jouissance.
Pour quelles raisons pratiquer la sodomie ?
Il existe plusieurs raisons et bienfaits à la pratique :
- Pour du (re)nouveau : l’envie personnelle d’éprouver des sensations nouvelles ou le besoin commun d’un couple de redoper sa libido grâce à une pratique inusitée jusqu’alors ;
- Pour des sensations fortes : le sphincter étant plus serré que le vagin, on ressent davantage le pénis à cet endroit-là (ce qui déplaît à d’autres qui n’y trouvent pas de plaisir, mais juste de la douleur) ;
- Pour faire plaisir : s’il est possible pour les femmes de prendre du plaisir physique dans cette pratique, 4,6 % d’entre elles interrogées dans le cadre de l’enquête sur la sexualité des Français déclarent pratiquer la sodomie uniquement pour faire plaisir à leur partenaire, contre 1,3 % des hommes (source 1) ;
- Pour l’orgasme : en ce qui concerne les hommes, le plaisir vient de la glande sexuelle nommée prostate. Quant aux femmes, outre la jouissance psychologique, elles peuvent ressentir le plaisir physique grâce au faisceau nerveux clitoridien qui rejoint l’anus.
Comment faire si on n’a pas envie ?
Il faut pouvoir dire non à son ou sa partenaire. Personne ne doit vous forcer l’anus. « Dire non ne veut pas dire qu’on n’est pas drôle, pas un bon coup ou je ne sais quoi. L’autre doit comprendre que non, c’est non », explique l’une des rédactrices d’un petit cahier sexo (source 2).
Accepter à contrecœur peut faire naître des ressentiments et perturber davantage la vie intime des partenaires, note Gérard Leleu, sexologue.
Comment pratiquer le sexe anal pour la première fois ?
La meilleure astuce pour s’initier à la pénétration anale, c’est de laisser la personne qui se fait pénétrer gérer le mouvement et le rythme de la pénétration. Lorsque la personne pénétrée est à l’aise, l’autre peut alors prendre le relais.
« Dis à machin-chose de ne pas bouger et de tenir son pénis/gode […]. C’est important qu’il/elle comprenne qu’il ou elle ne doit pas tenter un coup de reins, même un petit, parce que c’est toi qui vas diriger ta séance. Tu dois te sentir en contrôle […], c’est toi qui pilotes. Prends ton temps, vas-y tranquillement et, surtout, quand tu le sens », conseille June Pla dans son livre Jouissance Club.
Quelles sont les meilleures positions pour la sodomie ?
Là encore ça dépend. Au début, la personne qui se fait pénétrer doit avoir le contrôle du rythme. Il faut donc privilégier des positions sexuelles où elle est le plus en mesure de mener la danse. Avec la pratique, on pourra ensuite essayer un nombre incalculable de postures. Parmi elles, en voici trois relativement pratiquées.
- La position de la cuillère et l’amazone : ces positions permettront à la personne pénétrée de contrôler les mouvements de va-et-vient ;
- La levrette : permettant une pénétration plus profonde, cette position est destinée aux habitués.
Comment se préparer à une sodomie : 10 conseils
Ce qui fait peur, c’est le fait d’avoir mal. Il faut garder en tête que la douleur est favorisée par une pénétration trop brusque, un manque de lubrification, un blocage psychologique qui contracte l’anus… Voici tous nos conseils (dans l’ordre), pour que la sodomie se passe bien.
1. Être en confiance
L’amour n’est pas un prérequis, mais le respect oui ! Il faut être avec quelqu’un qui vous mette en confiance, à qui vous puissiez tout simplement parler et qui agisse avec douceur et bienveillance. La base quoi.
2. Miser sur l’expérience/l’entraînement
Il est préférable de pratiquer l’expérience avec une personne qui sait y faire. En effet, les zizis tremblants ou manquant de fermeté ne sont pas des amis de la sodomie.
3. Soigner l’hygiène
L’anus, comme chacun sait, c’est aussi l’endroit par lequel sont expulsées les selles (désolée d’être aussi triviale, mais c’est pour la bonne cause : votre plaisir). Vous pouvez vous nettoyer avec des lingettes (bébés ou intimes), prendre une douche avant et après et/ou opter carrément pour un nettoyage interne avec un lavement (à la poire et avec de l’eau tiède).
« Il existe d’autres moyens pour se nettoyer « de l’intérieur », comme se vider à l’aide d’un laxatif ou d’un suppositoire à la glycérine ; cependant, il est préférable d’avoir un avis médical, car les laxatifs peuvent (lorsqu’ils sont utilisés fréquemment) provoquer des troubles intestinaux ou des irritations de l’anus », explique le site Charles.co, une plateforme qui propose des téléconsultations en ligne avec un médecin sexologue (source 3). Et de préciser plus loin : « ces méthodes ne sont pas indispensables pour qu’une sodomie se passe bien : mais elles contribuent souvent à renforcer la confiance en soi ».
4. Lubrifier
Contrairement au pénis et à au vagin, l’anus ne possède pas de lubrifiant naturel donc n’hésitez pas à en utiliser un à base d’huile végétale et d’eau, comme celui de la marque Yes… Et oui, la salive ça marche aussi.
5. Détendre le corps
Plus le corps (et l’anus) sera détendu, mieux passera le pénis/gode/autres. Alors ne lésinez pas sur les mots doux et rassurants, les caresses…
6. Y aller petit à petit
Il faut choisir le bon moment, y aller progressivement et faire preuve de patience d’un côté comme de l’autre. Pourquoi pas commencer seul.e ou avec des doigts d’abord, ou seulement avec le gland du pénis, ou un petit plug, ou un moyen gode… Lorsque vous avez réussi à introduire une petite partie de la chose, attendez un moment sans bouger. Le corps a besoin de quelques minutes pour s’acclimater à une position/sensation. Prenez-les ! « Le dialogue est primordial avant de continuer : pour savoir si tout se passe bien chez votre partenaire », souligne le site Charles.co. Dans tous les cas, ne soyez pas trop pressés et ne pressez pas l’autre.
7. Ne pas oublier les autres zones de plaisir
Pour faciliter la détente et le plaisir, pensez à stimuler les parties érogènes telles que le clitoris ou le pénis, mais aussi les seins, la bouche, le dos.
8. Soigner le moment de retrait
Comme l’entrée, la sortie est importante. Elle doit se faire en douceur et délicatesse.
9. Faire un brin de toilette
Ne jamais passer de l’anus au vagin sans un nettoyage préalable.
10. Savoir dire stop
Savoir dire stop à tout moment (et bien sûr non tout court si vous n’en avez pas /plus envie).
Et les Poppers ?
Vasodilatateurs, les Poppers dilatent les vaisseaux sanguins, notamment de l’anus, et peuvent donc faciliter le coït anal, mais ils agissent aussi comme relaxants/euphorisants psychiques de très courte durée. Le produit, sous forme de petit flacon, doit être ouvert pour se diffuser dans la pièce et être ainsi respiré par les membres du couple. Son utilisation est controversée à ce jour et on sait qu’elle présente des risques pour la santé, néanmoins la vente reste autorisée sur le territoire français.
Quels sont les risques santé liés à la sodomie ?
Sodomie sans préservatif
Tenons-nous le pour dit : les risques de transmissions d’IST/MST (infection sexuellement transmissible) sont plus importants lors de la pénétration anale. Pratiquer ce que certains nomment le barebacking (traduisez chevauchée à cru) suppose d’être parfaitement confiant envers son partenaire, mais également vis-à-vis de soi-même. C’est-à-dire d’avoir fait les tests de dépistage et de ne pas avoir (eu) de comportements à risque.
Sodomie et fissure anale
« Si vous sentez des petites douleurs, filez demander une solution H en gel à votre pharmacien, invisible et inodore, habituellement préconisée pour les hémorroïdes… Ça soulage et ça cicatrise », explique Bethsabée Krivoshey dans son Cahier spécial sexe (source 5). Notez cependant que si elle est bien faite (hygiène, douceur, lubrification, etc.), la sodomie n’engendre pas de fissures anales, pas plus que d’hémorroïdes.
Sodomie et hémorroïdes
Là encore, si elle est bien réalisée, la pratique n’engendre pas d’hémorroïdes. En revanche, en cas de fissures anales ou d’hémorroïdes, la sodomie est contre-indiquée car elle pourrait engendrer des douleurs.
Sodomie et constipation
La sodomie n’engendre pas de troubles du transit.
Aucune raison pour que cette pratique sexuelle ait de telles conséquences. Le travail des muscles de la zone anale et des sphincters améliorerait plutôt leur tonus, explique Nathalie Giraud-Desforges, sexothérapeute.
Découvrez aussi nos articles sur la sodomie et le risque d’infection urinaire et les autres risques.
Peut-on pratiquer la sodomie pendant les règles ou la grossesse ?
Peut-on pratiquer la sodomie pendant les règles ?
Oui, on peut, dès lors que l’on veille d’autant plus à l’hygiène, à la complicité entre les amants et si besoin, à la protection (des draps bien sûr, mais surtout des IST/MST).
Pendant la grossesse ?
« Il n’y a pas de contre-indications à pratiquer la sodomie pendant la grossesse. Et lorsque le col de la mère est ouvert précocement ou quand il y a une menace d’hémorragie, la sodomie peut même être indiquée. Mais à une condition : la femme doit être complètement consentante », résume le sexologue Gérard Leleu.
Peut-on tomber enceinte pendant un rapport anal ?
A priori et a fortiori non. Un rapport anal exclut toute possibilité de grossesse. Le sperme peut en revanche couler vers le vagin et engendrer une grossesse, mais ce n’est franchement pas courant pour ne pas dire rarissime.
La sodomie en solo, c’est possible ? Comment faire ?
Comme nous l’avons vu plus haut, pratiquer des pénétrations anales sans partenaire peut permettre de se préparer à une sodomie en couple, mais certaines personnes préfèrent ne la pratiquer qu’en solo ou alterner les deux. C’est selon. « Toute seule quand je me masturbe, je me mets toujours un truc dans l’anus… cela m’aide à avoir un orgasme… avec mes partenaires… ça dépend, d’eux et du moment ».
La sodomie et les hommes
Sensibles à l’orgasme prostatique, la plupart des hommes pourraient prendre du plaisir lors de pénétrations anales. Certains y parviennent et finissent par les apprécier vivement. D’autres, au contraire, ne souhaitent pas passer le cap : « mes partenaires savent qu’elles ne doivent pas approcher mon anus… Dès qu’un doigt, ou leur langue le frôle, ça me coupe toute envie de sexe… ». Là encore, leur parole doit être entendue et respectée.
Voilà, vous l’aurez compris, pour pratiquer la sodomie, il faut bien se préparer, mais la base reste la même que pour toutes les premières relations sexuelles : respect, douceur et envie.
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