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Sur les réseaux sociaux, l’IA censure les travailleuses du sexe

Chaque semaine dans les «400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.

C*l, fe$$es, penls, vag1, n0kap0t… Pour éviter la censure, de nombreux mots sont modifiés sur les réseaux sociaux, à une vitesse exponentielle. Leur orthographe change de plus en plus vite, générant l’apparition d’une langue nommée «algospeak». Mot-valise composé d’algorithme et de speak (parler), il est notamment utilisé par les créatrices de contenu pour adultes, qui en renouvellent constamment le vocabulaire. L’enjeu est vital : il s’agit, pour elles, de se faire connaître, sans «fâcher» les algorithmes de TikTok, Twitch ou Instagram.

Pour l’anthropologue Eléonore Haddioui, autrice d’une enquête dans le milieu porno amateur (1), ce petit jeu du chat et de la souris pose problème : «La liste des mots associés à du contenu érotique ne cesse de changer au fil d’ajustements opaques, dit-elle. Par ailleurs, beaucoup de ces mots bannis relèvent du vocabulaire commun. Certains d’entre eux –

Auteur : Agnès Giard

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.