Test : souffrez-vous de phobie sociale ?
La phobie sociale, ou trouble anxieux social, s’installe insidieusement et bouleverse petit à petit le quotidien. Vous vous demandez si vous êtes concerné(e) ? Ce test d’autoévaluation pourra peut-être vous inciter à consulter.
Définition : qu’est-ce que la phobie sociale ?
Le trouble anxieux social, plus connu sous le nom de phobie sociale se caractérise par une peur intense et irrationnelle du regard des autres et des situations sociales. Les personnes qui en souffrent sont terrifiées à l’idée d’être jugées, critiquées ou humiliées par les autres. Contrairement à la timidité, qui peut être passagère et surmontable, la phobie sociale provoque une anxiété extrême dans certaines situations, comme parler en public, engager une conversation, manger sous le regard des autres, etc.
« Cette peur est irrationnelle et incontrôlable : elle peut conduire à l’évitement de nombreuses interactions sociales, dès lors qu’elles impliquent plus d’une personne », précise Maria Hejnar, psychologue clinicienne et psychothérapeute. Et de préciser : « La peur peut être spécifique à certaines situations, comme parler en public, rencontrer de nouvelles personnes ou manger devant d’autres, ou être généralisée à presque toutes les interactions sociales ».
Bon à savoir : il est important de distinguer la phobie sociale d’une simple timidité ou d’une gêne passagère, qui ne nécessite pas une prise en charge spécifique.
Les symptômes qui doivent alerter :
- Une peur intense du jugement des autres. Une crainte constante et disproportionnée d’être critiqué(e), ridiculisé(e) ou jugé(e) négativement par les autres.
- L’évitement des situations sociales. Un besoin urgent d’éviter les événements sociaux, qu’il s’agisse de réunions professionnelles, de soirées entre amis ou même de situations plus anodines comme aller au supermarché. Et une tendance à trouver des excuses pour ne pas se rendre à des événements sociaux.
- Une anxiété anticipatoire. Une anxiété intense des jours, voire des semaines avant une situation sociale à venir. La personne imagine souvent le pire scénario, avec des pensées négatives récurrentes, etc.
- Des préoccupations excessives après un événement. Après un événement social, la personne rumine sans cesse ses actions, ses paroles ou son apparence, se focalisant sur les erreurs qu’elle pense avoir commises, même si elles n’étaient pas visibles pour les autres.
- Des symptômes physiques. Des symptômes physiques de l’anxiété peuvent survenir avant ou pendant les événements sociaux, tels que des tremblements, une transpiration excessive, une accélération du rythme cardiaque, des nausées ou une bouche sèche.
- Des difficultés à parler en public ou dans des groupes. Une incapacité à prendre la parole en public, même dans des contextes où cela serait attendu, comme lors de réunions de travail ou dans des groupes d’amis.
- L’absence de contact visuel. Une tendance à éviter le regard des autres, par peur de la critique ou de l’évaluation.
- Une faible estime de soi. Un sentiment constant de ne pas être à la hauteur ou de ne pas mériter l’attention des autres, ce qui peut entraîner un retrait ou un comportement très réservé.
- Des troubles de l’interaction quotidienne. Même les interactions sociales courantes (comme commander au restaurant ou parler à un collègue) peuvent devenir des sources d’anxiété intense, à tel point qu’elles sont évitées ou provoquent un stress insoutenable.
- Un isolement social. La personne a du mal à établir ou à préserver des relations amicales et professionnelles, voire même familiales. Elle se retrouve isolée à force d’éviter les situations sociales, ce qui peut entraîner un sentiment de solitude et, parfois, des symptômes dépressifs.
Test : comment savoir si on est inhibé(e) ou si on fait de l’anxiété sociale ?
Ce test, basé sur l’échelle de Liebowitz (LSAS) et le DSM-5, vous aidera à évaluer votre situation. Il ne remplace pas un diagnostic professionnel, mais peut vous donner une indication et vous amener à consulter si besoin. Répondez honnêtement à chaque affirmation en attribuant les points selon ce barème :
- Jamais → 0 point
- Parfois → 1 point
- Souvent → 2 points
- Tout le temps → 3 points
1. Avez-vous peur d’être jugé(e) négativement par les autres ?
- Jamais. Vous ne ressentez pas cette peur.
- Parfois. Il vous arrive d’y penser, mais cela ne vous affecte pas vraiment.
- Souvent. Vous y pensez régulièrement et cela influence votre comportement.
- Tout le temps. Cette peur est omniprésente et vous empêche d’être à l’aise en société.
À lire aussi
Comment dépasser la peur du regard des autres ?
2. Ressentez-vous de l’anxiété à l’idée de parler en public ?
- Jamais. Vous êtes à l’aise et ne ressentez pas de stress.
- Parfois. Vous ressentez une légère nervosité, mais cela ne vous bloque pas.
- Souvent. Vous évitez ces situations quand vous le pouvez.
- Tout le temps. Rien que l’idée de parler en public vous terrorise.
3. Craignez-vous d’être embarrassé(e) dans des situations sociales ?
- Jamais. Vous ne pensez pas à ce genre de situation.
- Parfois. Vous pouvez ressentir une gêne, mais elle est passagère.
- Souvent. Vous avez du mal à être spontané(e) par peur d’être ridicule.
- Tout le temps. Vous êtes constamment préoccupé(e) par l’idée de mal faire.
4. Avez-vous peur d’être observé(e) lorsque vous mangez ou buvez en public ?
- Jamais. Cela ne vous dérange pas du tout.
- Parfois. Vous pouvez être un peu gêné(e), mais sans grande conséquence.
- Souvent. Vous évitez ces situations autant que possible.
- Tout le temps. Vous refusez systématiquement de manger en public par peur du regard des autres.
5. Ressentez-vous un stress intense lorsque vous devez interagir avec des inconnus ?
- Jamais. Vous êtes à l’aise avec tout le monde.
- Parfois. Vous pouvez être un peu intimidé(e) au début, mais cela passe vite.
- Souvent. Vous ressentez une tension forte et cherchez à écourter la conversation.
- Tout le temps. Vous évitez au maximum toute interaction avec des inconnus.
6. Évitez-vous activement certaines situations sociales par peur du jugement ?
- Jamais. Vous participez sans problème à toutes sortes d’événements.
- Parfois. Il vous arrive de refuser certaines invitations par inconfort.
- Souvent. Vous déclinez régulièrement des sorties sociales.
- Tout le temps. Vous évitez systématiquement toute interaction sociale.
7. Cherchez-vous des excuses pour ne pas assister à des événements sociaux ?
- Jamais. Vous acceptez volontiers les invitations.
- Parfois. Vous trouvez parfois des excuses, mais sans que cela devienne une habitude.
- Souvent. Vous inventez régulièrement des prétextes pour éviter ces situations.
- Tout le temps. Vous trouvez toujours un moyen d’éviter les événements sociaux.
8. Préférez-vous rester en retrait même lors de réunions amicales ou familiales ?
- Jamais. Vous êtes impliqué(e) et actif (ve) dans ces moments.
- Parfois. Vous pouvez rester en retrait, mais participez quand même.
- Souvent. Vous préférez rester silencieux (se) et observer plutôt que d’interagir.
- Tout le temps. Vous évitez toute participation et vous sentez mal à l’aise en groupe.
9. Ressentez-vous des symptômes physiques (rougeur, sueurs, tremblements, palpitations) dans les situations sociales ?
- Jamais. Vous êtes détendu(e) dans ces situations.
- Parfois. Vous ressentez un léger stress, mais il ne vous handicape pas.
- Souvent. Vous avez des symptômes physiques marqués, qui vous gênent.
- Tout le temps. Ces symptômes sont incontrôlables et vous empêchent de fonctionner normalement.
À lire aussi
Les symptômes du stress qui peuvent vous surprendre
10. Votre anxiété sociale interfère-t-elle avec votre vie professionnelle ou scolaire ?
- Jamais. Vous n’avez aucun problème dans ces domaines.
- Parfois. Il vous arrive d’avoir des difficultés, mais vous parvenez à les surmonter.
- Souvent. Votre anxiété nuit régulièrement à votre travail ou à vos études.
- Tout le temps. Votre peur sociale est un frein constant à votre réussite professionnelle ou scolaire.
11. Avez-vous du mal à établir de nouvelles relations à cause de votre peur des interactions ?
- Jamais. Vous vous faites des amis sans difficulté.
- Parfois. Vous êtes un peu réservé(e) au début, mais cela ne dure pas.
- Souvent. Vous avez du mal à créer des liens et évitez de nouvelles rencontres.
- Tout le temps. Vous évitez systématiquement toute nouvelle relation par peur du rejet.
Trouble d’anxiété sociale : calcul et interprétation des résultats du questionnaire !
Additionnez vos scores pour obtenir une évaluation de votre niveau d’anxiété sociale :
0 à 10 points : Peu ou pas de signes de phobie sociale
Vous vous sentez à l’aise dans la plupart des interactions sociales et ne ressentez pas de stress particulier en présence d’inconnus ou en situation d’évaluation. Si une légère nervosité peut parfois apparaître dans certaines circonstances (pendant une prise de parole en public, par exemple), elle reste occasionnelle et ne vous empêche pas de fonctionner normalement. Vous êtes capable d’entretenir des relations sociales et professionnelles sans que la peur du jugement ne constitue un frein.
11 à 20 points : Vous souffrez de légère anxiété sociale
Vous ressentez parfois une gêne ou un malaise dans certaines situations sociales, mais cela ne constitue pas un obstacle majeur dans votre vie quotidienne. Il peut vous arriver d’être stressé(e) à l’idée de parler en public, de rencontrer de nouvelles personnes ou d’être observé(e), mais cette anxiété reste modérée et ne vous empêche pas d’agir. Vous pouvez ressentir le besoin de vous préparer mentalement avant certaines interactions, mais une fois lancé(e), vous parvenez généralement à surmonter votre inconfort.
21 à 30 points : Vous souffrez d’anxiété sociale modérée
Votre peur du jugement commence à influencer votre comportement et vos décisions au quotidien. Vous ressentez un stress important dans plusieurs situations sociales et avez tendance à éviter certaines interactions pour ne pas être confronté(e) à l’anxiété. Cela peut affecter vos relations personnelles, votre vie professionnelle ou vos loisirs. Vous pouvez, par exemple, décliner des invitations, redouter les prises de parole ou éprouver des difficultés à interagir avec des inconnus. Même si vous parvenez parfois à surmonter cette anxiété, elle représente une contrainte notable dans votre quotidien. Il peut être bénéfique d’explorer des stratégies pour mieux gérer cette anxiété, comme des techniques de relaxation ou une approche progressive de l’exposition aux situations sociales.
31 points et plus : Vous souffrez d’anxiété sociale sévère
Votre peur des interactions sociales est très marquée et a un impact significatif sur votre qualité de vie. Vous évitez fréquemment certaines situations par crainte du regard des autres, et cette anxiété vous empêche d’exprimer pleinement votre potentiel, que ce soit dans votre vie personnelle, sociale ou professionnelle. Les symptômes physiques associés (rougeurs, tremblements, palpitations, sueurs) peuvent être intenses et renforcer encore davantage votre évitement des interactions sociales. Ce niveau d’anxiété sociale peut être très handicapant et conduire à l’isolement, voire à des troubles de l’humeur comme la dépression.
Comment se libérer d’une phobie sociale et cesser les comportements d’évitement ?
Si vous vous reconnaissez dans cette description, il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé. Une prise en charge adaptée incluant une thérapie cognitive et comportementale (TCC), des exercices de gestion du stress et une exposition progressive peut vous aider à mieux gérer votre anxiété et à retrouver une vie sociale plus épanouissante, insiste Maria Hejnar. Dans certains cas, des médicaments anxiolytiques peuvent aussi être prescrits en compléments.
Sources
The Liebowitz Social Anxiety Scale (LSAS). Liebowitz, M. R. (1987).
DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. American Psychiatric Association (2013).
Auteur :
Aller à la source